PRÉGNANCE DU REGARD
Géni(t)alité. Féminologie IV, des femmes-Antoinette Fouque, 2023
Texte ouvrant l’exposition des œuvres photographiques de Marie-Claude Grumbach à la Galerie des femmesdu 4 avril au 29 avril 2017.
Pour Marie Claude.
Prégnance du regard.
Marie Claude voyage et rêve les lieux, les temps, ici-bas, là-bas.
Prégnance de la terre, prégnance du regard, prégnance, présence, absence matricielle à ses objets en ces pulsions, en ces poussées. Inactuel. Capacité de rêverie de la mère. Capacité de rêverie de la terre. Nous sommes faits de la même matière qui pense et qui rêve. Nous avons tant donné, nous avons tant reçu. Tu voulais tellement rendre. Tu l’as fait. De Yellowstone aux grandes déesses de l’île de Pâques.
Lumière. Passer par la caméra oscura, la caverne, la chambre.
Visualisation d’après le visible.
Le négatif. La chambre noire. Le noir. Lumière d’avant et d’après la lumière, d’avant et d’après le visible. Origine du visible ou de l’invisible et visibilité de l’origine ou invisibilité. Créer des illusions et quelques allusions à la construction qui se perdent dans l’inconstruit ; image imaginaire ou rêve d’inconstruction, d’insconstructibilité. La pierre, la géo a-logique, géo physique, géo. Dans sa graphie première. Géo gramme d’avant la lettre. Chair, pas encore vivante. Poussière d’étoiles et sable des déserts. Avant, après la vie.
Pas la main. Seul le regard, objectif, l’œil, subjectif, est l’objectif de la caméra oscura.
Carré au carré, photo au carré, photo carrée. Son cadre, univers métamorphique, amorphe, en ébullition, in statu nascendi, sans figure. Le tirage. Faire venir, faire apparaître une graphie, simplement les couleurs. Celles de la terre, de la mer, du ciel ; terre de feu, vergetures de la terre, couleurs d’ébriété. Partout, nulle part. Par terre sans frontière. La terre en formation, en conception.
Antoinette Fouque,
Boulouris, janvier 2005