Blessure génésique (4e blessure, Vexation génésique)

«… la vexation cosmologique avec Copernic, la vexation biologique avec Darwin, et la vexation psychologique avec la découverte de l’inconscient.  En levant la censure sur le corps des femmes, les mouvements de libération des femmes ont déclenché, le plus souvent à leur insu, une résistance encore plus grande, une quatrième vexation, la vexation génésique. »

Préface à la deuxième édition, in Il y a deux sexes. Essais de féminologie, Gallimard collection Le Débat, 1995 et 2004 (édition revue et augmentée), Poche Folio n°161, 2015 (édition revue et augmentée)

« Soudain des femmes ont dit : notre corps est là, esclave de la maternité, inféodé à l’espèce. Cette levée de censure sur le corps des femmes est la plus grave des blessures narcissiques après celles infligées par Galilée, Darwin et Freud. Cette blessure, je l’ai nommée, la vexation génésique: ce n’est pas Dieu qui créé l’homme et la femme, ce sont les femmes qui, grossesse après grossesse, génération après génération, régénèrent l’humanité. »

Qu’est-ce qu’une femme ?, in Génésique. Féminologie III, des femmes-Antoinette Fouque, 2012 (Poche, 2021)

« Je pense qu’il y a une nouvelle révolution anthropologique, celle du MLF, qui lève la censure sur le corps, entraînant une quatrième blessure : l’homme n’est plus le maître de la procréation,  filles et garçons naissent d’un corps de femme, non pas L’Origine du monde -comme s’intitule le tableau de Courbet, que Lacan  dissimulait sous un autre -, mais porte, passage, premier environnement de l’espèce humaine. Il y a de l’Autre. C’est ce que j’appelle la vexation génésique. »

Qui êtes-vous ? Antoinette Fouque, entretiens avec Christophe Bourseiller, Bourin, 2009 (Poche, 2021)