LA DÉCOLONISATION DE L’UTÉRUS
Génésique. Féminologie III, des femmes-Antoinette Fouque, 2012 (Poche, 2021)
Article paru dans Elle nº 2039, 4 février 1985, à l’occasion du premier colloque « Génétique, procréation et droit » des 18 et 19 janvier 1985. Propos recueillis par Françoise Kuijper.
Dans « mères porteuses », il y a un compromis entre l’expression « j’attends un enfant » (position passive) et l’expression « je fais un enfant » (position active). Mais c’est une activité qu’on pourrait dire motrice comme dans « porter un poids ».
Je suis hostile au commerce du vivant sous toutes ses formes, mais pourquoi est-ce sur celui-là en particulier que la juridiction veut intervenir ? Notre société ne reconnaît pas la procréation comme une production, mais elle commercialise le sang (l’or rouge), les organes, le placenta qui est utilisé dans la cosmétologie.
C’est un acte de décolonisation de l’utérus. La procréation artificielle fait apparaître la richesse de la procréation naturelle.