LE MOUVEMENT DES FEMMES : FEMINISME ET/OU MLF

Gravidanza. Féminologie II, des femmes-Antoinette Fouque, 2007 (Poche, 2021)

Communication au colloque de Cerisy La Salle : « Mouvements sociaux d’aujourd’hui – acteurs et analystes« , sous la direction d’Alain Touraine, juillet 1979. Publié dans Mouvements sociaux d’aujourd’hui, acteurs et analystes, Editions ouvrières, 1982.

 

Nous sommes ici en tant que partenaires : ni démissionnaires, ni en perte de vitesse, ni en demande de légitimation quelconque, mais invitées à dialoguer sur un « objet » (presque) commun, pour nous, un mouvement révolutionnaire, pour Alain Touraine un « mouvement social ».
Nous, à la fois « actrices » et « analystes », parce que nous n’acceptons pas le clivage sujet/objet, auteurs de notre histoire. C’est en faisant le Mouvement de Libération des Femmes que nous tentons d’en conceptualiser chaque terme : Mouvement, Libération et Femmes ; y a-t-il un objet conceptuel « Femme » ? etc…
Alain Touraine, en tant que professeur, universitaire, sociologue s’est donné un objet qu’il a appelé (en se conformant à sa spécialité) « mouvements sociaux » et dont il se veut l’analyste. Outre que cette appellation contrôlée contient déjà un détournement[1], plusieurs questions nous viennent, banales dans leur permanence.
À quel prix est-on « analyste » d’un Mouvement qu’on ne produit pas ? Qui paie ce prix, à qui ? En quoi et de qui Alain Touraine est-il « analysant » ? Où est « son » mouvement, où va-t-il ? De quoi l’analyste entreprend-il de se libérer ? Quelle est la relation qu’un tel sujet entretient à ce qu’il constitue en objet ?
Autant de questions qui portent leur réponse mais que nous devons formuler à partir du moment où nous acceptons cette invitation, par ailleurs des plus courtoises.
Qui est invité : des femmes de « Politique et Psychanalyse », des éditions Des femmes, de des femmes en mouvements, donc à l’évidence du M.L.F., puisque ces différentes instances sont minutieusement et précisément articulées entre elles, et qu’elles définissent différents niveaux de pratiques communes à un certain nombre de femmes, depuis douze ans, et en différents lieux et supports.

Au début, en octobre 1968, nous étions trois. Immédiatement traitées de folles[2], chacune rompant, à sa manière, avec ce qui faisait autorité/sécurité dans sa vie de l’avant-mai : famille, milieu, activité individualiste, privilégiée et isolante ; trois femmes, filles de la révolte anti-autoritaire de mai, chacune impatiente d’en rassembler d’autres.
Un garçon, revenant de filmer au Vietnam pour Joris Ivens (Le Peuple et ses fusils), nous racontait la beauté et le courage de ses guérilleros. Pour l’une de nous, cela engendra un livre, Les Guérillères. Les deux autres, plus défensives par rapport aux illusions de ces trop fascinantes et trop lointaines images, firent avec quelques « femmes savantes » (en économie, sociologie, ethnographie, etc…), un groupe de recherche et de paroles sur les rapports de l’Inconscient et de l’Histoire : c’était « Psych et Po »[3].
Pendant que, sous-tendue de cette illusion et de bien d’autres, se forgeait l’idéologie d’un Féminisme totalitaire, qui prétendit très vite rassembler le Mouvement en UN[4], nous creusons quelques « grands » textes, les « mettons à la question », textes dont nous ne voulons plus être les esclaves, mais auxquels nous comptons bien arracher des outils pour construire nos propres sciences, les « sciences des femmes », une féminologie.
Pour ne pas reproduire à l’envers l’idéologie de la masculinité de Freud, de Marx, il s’agissait de ne pas régresser à une pensée pré-critique aux sciences psychanalytiques et matérialistes. Notre questionnement, pour être fécond, nous semblait devoir viser le dépassement, l’au-delà de la limite de leurs champs (limites historiques, inconscientes?), il s’agissait de penser le  » bond au dehors » du système phallogocentrique, notre ennemi principal.
Par la forclusion du corps de la mère, ce système patriarcaliste fait des femmes des « exclues-internées » dans les différentes fonctions qu’on leur assigne. J’y reviendrai, mais je tiens à évoquer d’entrée, dans les termes mêmes où nous les avons formulées, il y a plus de douze ans, ces questions essentielles.
L’arrivée au Mouvement, au printemps 1970, après une grande réunion publique à l’Université de Vincennes, de femmes qui se réclamaient du Féminisme, soit individuelles, soit groupes (F.M.A)[5] apportèrent de l’eau au moulin tant de ceux qui décrétaient « la femme, ça n’existe pas » que de celle qui avait dit, vingt ans avant, « On ne naît pas femme, on le devient », ce devenir étant assimilé à une calamité.

Se réunir pour penser et agir. Oui. Mais qui ? Pour quelques-unes, des femmes, et pas nécessairement des féministes. C’est à ce terme « femme » que nous étions attachées. Ni sexualité féminine, ni mouvement féministe, mais mouvement de femmes, corps sexués, « espèce culturelle et morale », que des millénaires d’esclavage ont sous-développées. Tout « isme » nous semblait limiter d’avance nos chances de libération. Et là où l’idéologie, l’illusion, reste complice du phallocentrisme, le Féminisme asservi sans le savoir à l’une et à l’autre, nous harcèlera vite de tous ses « ismes » (professionnalisme, journalisme, libéralisme, partis du socialisme, du communisme, trotskisme, lesbianisme, etc.) : vous ne faites rien, pas assez, pas comme il faut ; vous devez marcher, vous devez voter, vous devez écrire, adhérer, conclure, vous définir, vous exhiber, vous défendre, être dans la course, être comme… en somme.
Notre démarche est encore de prendre le temps pour comprendre, tout en étendant et renforçant les « terres libérées ».
Pour nous, le M.L.F., c’est le « mouvement de maturation » des femmes. Nous nous sentions petites, pas prêtes, violées, prépubères, ne pouvant jamais réaliser pleinement notre processus de maturation psycho-sexuelle et politique. Et cette femme, nous voulions d’autant moins y renoncer que chacune de nous disait l’avoir connue autrefois dans sa mère, et pouvoir en parler pour la première fois.
C’est de cette relation, princeps, que les femmes « sans hommes » voulaient parler, entre elles, au plus ambivalent, au plus conflictuel de leur préhistoire. C’est à la mère haïe ou crainte, désirée ou rejetée, qu’irrésistiblement nous faisions retour, pour en faire renaître de la femme. C’est là sans doute la vocation homosexuelle du M.L.F., sa racine symbolique, sa force vitale[6].
Je nommais alors libido 2 (1970) ces couches de la préhistoire et de l’après-histoire, ces territoires situés en deçà et au delà de l’Empire phallique, un Empire incontournable, fondateur de notre Histoire, mais désormais en décadence, irrésistiblement en marche vers sa chute, sa fin (cf., comme signe actuel, les fluctuations, l’inflation et la dévaluation de la monnaie phallique dans l’intelligentsia).
Ne pas confondre « libido 2 » avec l’anti-Oedipe, celui-ci structurellement en opposition, donc en résistance internée au dit Empire, et dégénérateur, au risque de toutes les régressions (psychoses, terrorisme, etc.), de sa fonction objective de progrès.
L’homosexualité des femmes est native[7], « a native girl », la première chambre à soi, d’où élaborer une langue, une pensée, un corps, une vie à soi ; narcissisme, oui, mais topique, dynamique, a- et post-phallique ; homosexualité structurante, vitale pour le « devenir femme ». Exister « entre femmes » au cours de week-ends, de rencontres[8] et d’activités quotidiennes ; ni la forêt, ni le ghetto, mais un sol où grandir, d’où lutter.
Cette homosexualité n’a rien ou pas grand chose à faire avec le lesbianisme, pathologie de l’inversion, ou l’ « hétéro-polissonnerie », qui, continuant à s’abriter derrière la façade du Nom, de la Famille, du Parti, du business, s’offre quelques privautés complémentaires et alimente ainsi, en jouissance, des institutions vampires et besogneuses.
Nous parlons d’une homosexualité fondamentale, primordiale et prioritaire dans l’élaboration d’une connaissance de soi, prioritaire et permanente. Seul lieu d’où assumer ce dépassement de la relation de la Filse[9] au Père, seule issue à l’Œdipe pour Antigone, seule échappatoire à n’être que son bâton de vieillesse, à l’aveugle, son dernier flambeau ; le dernier pilier du Patriarcat que fonde mieux que tout autre le couple Père/Filse, au double intitulé de l’hystérie et du féminisme[10].

Seule source énergétique donc d’où s’élancer, où trouver la force de traverser, – au lieu de l’éviter – une réalité qui repose sur le Principe de l’oppression par Une Classe, Une Race, Un sexe, sur tous autres.
La misogynie fait sans doute modèle à cette réalité instaurée comme immuable et éternelle. Le Mouvement de Libération des Femmes en ébranle radicalement le fondement, et donc celui de tous les racismes et de tous les impérialismes.
Il y a la même différence de registre entre pénis et « Nom du Père » – fonction phallique -, qu’entre utérus et « Corps de la Mère » – production du vivant -. La forclusion de l’une ou l’autre de ces fonctions symboliques est mortelle pour tout être vivant-parlant. C’est pourtant la forclusion, et donc la non-symbolisation de la deuxième, qui fait modèle à l’exploitation du corps par les mots, aux traites innombrables (des Noirs, des Blanches, etc…), qui fonde la misogynie interne à toute abstraction langagière, à toute philosophie spéculative, à toute morale a-pratique ; c’est elle qui interne négativement les femmes dans l’enceinte patriarcale comme Mère et « Filse », et les asservit à la fonction biologique ou au travesti[11].
Les deux fonctions symboliques valent pour l’un et l’autre corps psycho-sexués. Le Pouvoir, Un et Indivisible, est relatif à une fonction auxiliaire (pouvoir-parler, pouvoir-faire, etc…). C’est dans ce sens que je parle de « révolution (du) Symbolique », comme révolution politique.

Là où femmes, nous existons, nous œuvrons déjà, ici, maintenant, à cette société créatrice, partenaires à part entière, dans la plus grande indépendance.
Il s’est donc agi de créer des lieux pour signifier notre histoire, élaborer nos connaissances : une maison des femmes, une maison d’édition, des librairies, des publications[12], comme lieux d’affrontement et de transformation de la réalité.
Pas question de déléguer notre pouvoir-agir, notre pouvoir-penser, pas question d’autonomiser, c’est-à-dire de réinterner dans une quelconque structure pré-existante à notre mouvement, (idéologique, institutionnelle, etc…) notre jeune indépendance. Nous sommes prises dans l’histoire de l’ancien monde, c’est assez lourd.
Il nous a semblé plus juste de créer une maison d’édition dans la société éditoriale actuelle, qu’une collection chez un vieux/jeune éditeur, un mouvement plutôt qu’un courant dans un vieux/jeune parti, etc., et une science plutôt qu’une thèse dans une vieille/jeune université[13].
Pas question donc, non plus de prendre les partis, qui visent le pouvoir d’État, pour « opérateur » (fussent-ils des partis de gauche) comme vous le suggérez aujourd’hui (Cerisy, juillet 1979). Nous saurons nous donner ceux dont nous aurons besoin au fur et à mesure de notre libération[14].
Femmes avec des hommes, plutôt que « Filses » dans un monde de Pères. Partenaires indépendantes, économiquement, politiquement, sexuellement, à part entière.
En fait, celles qui sont venues à « Psych et Po », aux éditions « des femmes », à « des femmes en mouvements », et ont continué à vivre le M.L.F. quand le plus grand nombre le disait (le désirait) mort et le bradait, en fait, celles-là ont été perçues comme des « empêcheuses de tourner en rond ».
Parce que nous n’adhérions pas à la grande dés-illusion socialo-féministe, à la grande famille libé-copine, parce que nous ne nous contentions pas de menus bénéfices secondaires de l’esclavage émancipé, parce que nous ne cédions pas à la séduction gaucho-légitimante des grands Frères, parce que nous ne succombions pas à leur blessure narcissique, parce que nous avons choisi de dépasser les impasses de notre propre féminisme, de nous en prendre à notre ennemi intérieur plutôt que de projeter sur l’autre en face tout le mal qui nous mine[15], parce que nous avons choisi quotidiennement pendant douze ans les mutations en actes plutôt que l’auto-destruction, l’offensive plutôt que le chant de l’oppression et de l’utopie, la responsabilité plutôt que l’acte infernal et la « gr… gr… grève » promesse, simplement parce que nous ne revenons pas au Même, que nous empruntons une voie différente, certaines nous ont calomniées, boycottées[16], ont voulu nous isoler, en vain.
Mais ces années de cauchemar où nous avons vécu comme en enfer, à nos corps défendants, ont été somme toute fécondes. Je dis cela ni par masochisme, ni par moralisme politique. C’est un simple constat de réalité. Et si j’en parle si longuement, c’est que nous sentons que ces épreuves, presque partout définitivement ravageantes pour les Mouvements de femmes, le M.L.F. a pu et pourra les surmonter, sans haine et sans crainte.

Le 5 juin 1978, après une attaque violente – et suicidaire – de la librairie « des femmes » par un groupe de « Féministes Autonomes », nous écrivons encore une fois dans un refus de « tout terrorisme » : « …et cependant les femmes ça existe… »,
« e pur si muovono… et dans ces mouvements des femmes, qu’à chaque pas rien ne précède et qui à chaque instant commence, nous nous sentons irrésistiblement proches de celles qui, aujourd’hui, se disent « autonomes ». Là où nous sommes des femmes, rien de femme ne nous trouve ennemies. »

 

[1] J’entends ici « détournement » avec le même sens que dans les expressions : détournement de mineurs, détournement de fonds ; mais il s’agit ici de détournement politique.

[2] Il semble que « folle » soit le maître-mot qui frappe la rencontre de plus de deux femmes, qui frappe tout groupe de femmes entre elles, de femmes en révolte (cf. « les folles de la place de Mai » en Argentine).

[3] Cf. la permanence de ce travail analytique pour scander nos deux impératifs de départ « agir-penser », dans le tract « d’une tendance » (1971), réponse à « Pour un Mouvement Féministe Révolutionnaire » ; et sur la quatrième de couverture de Des Chinoises (« Des femmes« , 1974), réserve par rapport à tout sectarisme, pro- ou anti-maoïste, pro- ou anti-féministe : « Depuis Mai 68, les femmes luttent massivement pour constituer une force révolutionnaire ». « Dans ce parcours et pour sortir des impasses du Féminisme, le groupe « Politique et Psychanalyse », qui est à l’initiative de la maison d’édition Des femmes, est aussi à l’initiative, depuis six ans, d’une inscription spécifique de cette lutte, sur le double front – pratique, théorie – de l’inconscient et de l’Histoire »).

[4] Cf. le tract de 1971 : « Pour un Mouvement Féministe Révolutionnaire » et le groupe des « F.R. » (« Féministes Révolutionnaires »)

[5] « F.M.A. » : « Féminin, Masculin, Avenir », association mixte devenant, plus tard, « Féminisme, Marxisme, Action ».

[6] En effet, très vite il fut question d’homosexualité de situation (non-mixité du mouvement) et, précédant toutes les prises de conscience et tous les regroupements connus depuis, eut lieu, chez moi, en automne 1970, le premier rassemblement des homosexuelles, qui fondèrent ensuite le F.H.A.R., avec des hommes.

[7] Cf. L’entretien du Nouvel Observateur de 1973 : « Le coup de force de Freud a été de lever la censure que le conscient fait peser sur l’inconscient. Le coup de force des femmes pourrait être de lever la censure que l’inconscient fait peser sur le corps. »

[8] Première « Rencontre Européenne des Femmes » à la Tranche-sur-Mer en juin 1972 : 300 femmes de plusieurs pays se retrouvent pour vivre ensemble pendant une semaine, et poser la question de la spécificité des Mouvements Européens et de leur non-inféodation au « Women’s lib » américain.

[9] Je distingue : la Mère « met au monde » un garçon ou une fille, le Père « légitime » un Fils ou une Filse, et au-delà de ces couplages, des hommes et/ou des femmes adviennent.

[10] Notre ennemi est l’abus phallocentrique, le Monisme phallique dénommé « symbolique » à lui seul (« Il n’y a qu’une libido, elle est phallique », dit le Maître (Freud)). S’il est évident que la fonction phallique est nécessaire, indispensable et que chaque femme l’utilise pour inscrire et réinscrire continuellement son Féminisme dans l’affrontement à la réalité d’aujourd’hui, à être pris pour but, cet incontournable jalon devient une impasse dangereuse, entraîne des fixations régressives, complices du système répressif qu’elles alimentent sur un mode infernal (il faudra un jour analyser sous cet angle l’auto-destruction de nos mouvements). Dans une réalité socio-culturelle comme la nôtre et comme sur le théâtre grec où, au moyen de travestis, féminins ou féministes, un seul sexe joue tous les rôles, le féminisme triomphe – du gauchisme au ministère d’État, le féminisme de la non-différence, celui du « comment ne pas devenir femme ». En penser le dépassement, c’est à la fois affermir ses conquêtes, en chacune, pour toutes, et se donner les moyens de sortir de la scène œdipienne, trop complaisamment aménagée en permanence par le Père (le Président, le Patron, etc…), pour la « Filse » émancipée, et rendre existante, au présent, une étape post-œdipienne où deux corps sexués-parlants se rencontrent ; une société génitale, hétérosexuelle. C’est ce que j’appelle la « Révolution (du) Symbolique ».

[11] Au point qu’on doive exiger, dans l’inversion, le droit à l’avortement, pour limiter la fécondité obligatoire, ou l’enfermement du violeur pour limiter le viol quotidien.

[12] Une « maison Des femmes » en 1973. Les éditions « Des femmes » : projet en 1972 et premiers livres fin 1973/début 1974. Pour que le plus grand nombre puisse inscrire dans l’histoire notre place spécifique, ancrée dans la lutte de toutes (…) pour transformer le système de production de l’écriture, à la base, en un mot, publier le politique et non pas politiser l’édition » (conférence de presse, avril 1974).

« … Et c’est pour chacune un lieu de travail et non de trimage, un lieu de vie et non de survie, un lieu de naissance quotidienne et non de reproduction, un lieu sans patron, ni père, ni maquereau. » (Entretien dans Le Matin de Paris, septembre 1977). Les librairies « des femmes » à Paris, Marseille, Lyon.

Le quotidien des femmes (dix numéros, de novembre 1974 à juin 1976) : « composé, rédigé, écrit et fabriqué par des femmes en luttes dans tous les pays ». Le premier numéro inscrit la vocation internationale du M.L.F. ; il lève la censure sur la situation en Espagne, en geste de solidarité avec les prisonnières politiques dont Eva Forest ; il est suivi du rassemblement de mille femmes à la frontière espagnole, « Femmes en révolte active contre toutes les oppressions, les tortures, les violences, femmes en lutte partout ». Cf. Nos actions pour Klaus Croissant, les femmes en Iran, les femmes de l’almanach Femmes et Russie, etc. et notre geste le plus récent : l’appel international du M.L.F. pour sauver Jiang Qing, qui a rassemblé plus de cinq mille signatures dans le monde.

La mensuelle des femmes en mouvements, de décembre 1977 à janvier 1979 : « Énoncer de plein chant nos revivances toutes » (p.6), espace narcissico-politique, par la mise en échos de toutes les activités de femmes en mouvements, gestes, paroles, écrits, luttes dans le monde entier.

[13] Cf. La création d’un « Institut d’enseignement et de recherche en sciences des femmes » dont « Psych et Po » est le germe depuis douze ans : début des enseignements en novembre 1981.

[14] C’est dans cette nécessité qu’a été constituée en octobre 1979 l’association « Mouvement de Libération des Femmes » : un coup de réalité, un geste minimal d’inscription d’un mouvement en danger d’éclatement et de recouvrement par les vampires de tous bords (droite, gauche). Et en novembre de la même année, des femmes en mouvements hebdo, « un hebdo réalité, et subversion de son insupportable », « scansion active du temps social dans sa réalité abordée plus fortement chaque semaine ».

[15] Analyser l’idéologie du Féminisme nous a épargné d’attaquer à notre tour les féministes.

[16] Pas étonnant que le M.L.F. ait été mis en position de Mère à abattre, de bouc (Fouque ?)-émissaire par ceux et celles qui étaient incapables de vivre (penser-agir et non pas imaginer) ce bond au-dehors.

 

 

 

 

 

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