TÉMOIGNAGE POUR LE LAROUSSE 2012
Génésique. Féminologie III, des femmes-Antoinette Fouque, 2012 (Poche, 2021)
À l’occasion de l’entrée d’Antoinette Fouque dans l’édition 2012 du Petit Larousse illustré, ses réponses au questionnaire qui l’accompagne.
Le Petit Larousse – Que ressentez-vous à l’idée d’entrer dans le Petit Larousse illustré ?
Antoinette Fouque – J’en suis infiniment plus touchée que par toute autre inscription, élection ou décoration. C’est un honneur, un privilège, une responsabilité qui m’autorisent, désormais, à imaginer que je participerai à la gestation permanente de la langue, de la culture et de l’histoire contemporaine. Poussière d’éternité.
Le Petit Larousse – Quel est votre premier souvenir lié au Petit Larousse illustré ?
A. F. – Unique livre de la maison, le Petit Larousse illustré, était à la fois, la Bible et la grande bibliothèque d’Alexandrie : tout le savoir du monde, l’autorité absolue, mais aussi la caverne d’Ali Baba, où, dans l’éclat unique de chaque mot, scintillait le « trésor des signifiants ». On le consultait plusieurs fois par jour : oracle, expert et juge, il dévoilait les mystères sémantiques, résolvait les intrigues grammaticales et rendait les sentences orthographiques.
Le Petit Larousse – Quel mot de la langue française préférez-vous ? Pourquoi ?
A. F. – C’est le mot « OUI ». OUI, vivant, gracieux, engageant, OUI, en do majeur, musical, joyeux, léger, vocalique et courageux. OUI, parce qu’il signifie accueil, accord, consentement, conciliation, concorde, pacte, paix, affirmation, réceptivité, attention, alliance, etc. OUI, pour amour, passion, fécondité.
Le Petit Larousse – Quel mot souhaiteriez-vous voir entrer dans le Petit Larousse illustré ?
A. F. – Celui de « féminologie ». Au XIXe siècle, l’invention de la « société » a nécessité, aux côtés de l’adjectif « social » et de la doctrine « socialisme », l’élaboration d’une « sociologie », c’est-à-dire d’une science des sociétés humaines et des faits sociaux. Aujourd’hui, la révolution anthropologique que constitue l’accès des femmes à leur condition historique exige, aux côtés du substantif « femme », de l’adjectif « féminin », et de la doctrine « féminisme », l’élaboration d’une « féminologie », c’est-à-dire d’une science pour rendre compte des faits, de la vie, de l’existence des femmes.