Psychanalyse et politique

« « Psych et Po », c’était mon souci de comprendre ce qu’il y avait d’inconscient dans les engagements politiques d’alors, autant que de débusquer le pouvoir de la psychanalyse, non seulement dans les institutions et les écoles, mais dans la découverte de l’inconscient et sa théorisation. Il me semblait vital que l’une connaisse et questionne l’autre, et inversement. Pour le dire vite, il y avait de l’inconscient dans la politique et du politique du côté de l’inconscient. Depuis, j’ai souvent pensé qu’il y avait là une sorte de couple parental qui m’a mise au monde du temps et du lieu : la psychanalyse, c’est ma mère, son intimité questionnante, son angoisse vigile ; le politique, c’est mon père, sa révolte de prolétaire, son engagement résistant. »

(Femmes en mouvements : hier, aujourd’hui, demain, in Il y a deux sexes. Essais de féminologie, édition revue et augmentée, Gallimard,2004)

 

« Ainsi, dans ce MLF naissant, je crée immédiatement un groupe de recherche, un laboratoire de réflexion, que j’appelle « Psychanalyse et Politique ». Psychanalyse, parce que c’est, à ce moment, le seul discours sur la sexualité, et qu’il peut permettre d’approfondir le politique au lieu d’en faire un simple lieu de révolte. Politique, pour mettre en évidence que dans la psychanalyse, il y a une forme de pouvoir qu’il faut aussi questionner. L’originalité du MLF en France a été d’introduire ce type de pensée, et d’une manière massive. Nous mettre à penser par nous-mêmes, en rejetant tous les maîtres à penser, a été la grande libération.

… Le MLF alors s’élargit et se fragmente, se met en archipel, avec Psychanalyse et Politique qui refuse d’adopter le terme de féminisme. »

(Qu’est-ce qu’une femme ?, in Génésique. Féminologie III, des femmes-Antoinette Fouque, 2012)

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